Deux ou trois souvenirs, 48 ans après…

J.-M. Nobre-Correia


Malgré un long déplacement urgent pour une situation imprévue inquiétante, tous les contacts avec les médias me rappellent que nous sommes aujourd’hui le 25 novembre. Et qu’une certaine droite portugaise plus ou moins réactionnaire a décidé cette année de fêter le 25 novembre 1975 qui a mis fin à ce qu’on a appelé « la Révolution des œillets »…

Je me souviens alors d’un épisode me concernant. Je résidais à Bruxelles depuis neuf ans et j’écrivais alors sur l’actualité au Portugal, aussi bien dans le quotidien La Libre Belgique, que dans les hebdomadaires Notre Temps et Hebdo. Celui-ci m’a ainsi demandé un article sur ce qui venait de se passer au Portugal. Ce que j’ai fait en intitulant mon papier « Requiem pour une révolution ».

Or ce titre comme le papier lui-même ont été jugés « intolérables » par celle qui avait de facto la haute main sur la rédaction d’Hebdo. La « révolution allait continuer », « devait continuer », selon les dires de ladite rédactrice et son compagnon de l’époque, dont le gauchisme les a amenés quelque temps plus tard à intégrer le militantisme bien rémunéré au service du Parti socialiste (belge) plutôt social-démocrate. Et mon papier a été jeté aux oubliettes !

Comme dans le microcosme journalistique bruxellois tout se sait, le directeur du rival Notre Temps a pris contact avec moi et a insisté pour publier mon article. Ce que fut fait quelques jours après. Et la suite de l’histoire a plutôt semblé donner raison au titre et à l’analyse que j’esquissais dans mon papier.

Cette évocation de Notre Temps me rappelle d’ailleurs une autre histoire. Je collaborais régulièrement dans cet hebdomadaire et, à un moment donné, la direction du journal a décidé de faire une enquête auprès des lecteurs (ou des seuls abonnés, je ne me souviens plus), enquête coordonnée par mon chef de service d’alors à l’Université, enquête dans laquelle je n’étais absolument pas impliqué.

Quelque temps après j’ai appris que, à la question sur le collaborateur préféré, dont on appréciait les papiers, les lecteurs m’avaient placé à la toute première place, ce que j’ai très modestement attribué (et attribue toujours) plus à la thématique des papiers (surtout sur le Portugal de la « révolution des œillets ») qu’aux éventuelles qualités de l’auteur même de ces papiers. Mais, cette première place ne fut jamais écrite dans Notre Temps, car mon chef de service y a mis son veto, la question des collaborateurs préférés n’ayant donc pas donné lieu à la citation de noms dans le compte-rendu publié dans le journal !

Cela ne m’a pas surpris. Et quelques mois plus tard, en avril 1976, quand j’ai publié un article, toujours dans Notre Temps, sur les accords entre les quotidiens Le Rappel du catholique réactionnaire Pol Vandromme, de Charleroi, et La Dernière Heure du réactionnaire libéral Maurice Brébart, de Bruxelles, ledit chef de service a tout simplement interdit le jeune assistant que j’étais alors de continuer à écrire sur les médias !

48 ans après, il y des « accidents de parcourt » dont j’ai enfin envie de parler…

  

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